La Maison Blanche, ce grand claque sur le Potomac

Paul Craig Roberts, 09/07/02

Tandis que les Américains célèbrent le 4 juillet, ils peuvent contempler que l’union « d’Etats indépendants et libres », à l’instar de l’ancienne puissance coloniale britannique, a évolué dans sa manifestation finale – une maison-close totale. Tandis que les membres du parlement à Londres mettent en note de frais la moindre dépense personnelle, y compris la location de films X, un quotidien américain a mis aux enchères le reportage sur la politique publique jusqu’à ce que politico-com dévoile l’affaire.

A Washington, tout est à vendre, y compris l’intégrité des journalistes. Le Washington Post, qui a abandonné le reportage d’investigation il y a des lustres, a décidé de gonfler ses revenus en baisse en écartant les cuisses. La division business du Post a publié un prospectus proposant aux lobbyistes d’accéder à ces « quelques puissants » dans l’administration d’Obama, du Congrès et parmi les rédacteurs en chef et journalistes du Post qui décident de la politique de la nation, comme la santé, dans la luxueuse demeure de la patronne du Post.

Le prospectus du Washington Post offrait un prix discount de seulement 25.000 dollars pour une « discussion de salon » afin d’interagir avec les décideurs politiques et 250.000 dollars pour 11 sessions.

Hélas, des gens dotés d’un sens démodé de l’intégrité ont attaqué le nouveau business modèle du Washington Post, et la patronne du Post, Katharine Weymouth, a dû annuler cette offre qui aurait sauvé son journal en le transformant en « facilitateur pour les rencontres privées entre lobbyistes et officiels ».

Je dis : Que les moralistes démodés aillent en enfer ! L’Amérique serait mieux servie si le Washington Post vendait des accès aux lobbyistes au lieu de vendre les Opérations Psychologiques du gouvernement des Etats-Unis en Iran, en Afghanistan, en Irak, en Géorgie, en Ukraine, en Serbie, au Venezuela, au Honduras et partout ailleurs, pour lesquelles ce journal reçoit des miettes : le journaliste peut dire à son rédac chef qu’il a une source de première main au sein du gouvernement, à peine une récompense adéquate pour les guerres qui coûtent aux contribuables américains des centaines de milliards de dollars à un moment où les Américains ne peuvent rembourser les crédits hypothécaires sur leurs maisons.

L’Amérique s’en sortirait mieux si les putes du Washington Post tapinaient pour les lobbyistes plutôt que pour l’Etat impérialiste des Etats-Unis, qui n’a pas réussi à ajuster ses ambitions impérialistes à sa faillite. Comme exemple de tapinage pour l’impérialisme étasunien, le 2 juillet, le Washington Post a rapporté l’affirmation d’Obama selon laquelle le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, est une personne qui vit en partie dans le passé, avec un « pied dans les anciennes manières de faire des affaires et un pied dans la nouvelle manière ».

Si Poutine a « un pied dans la nouvelle [manière de faire des affaires] », il est en avance sur Obama, qui a les deux pieds dans le passé.

Obama a déclaré que Poutine a besoin d’apprendre que les « vieilles approches de la Guerre Froide » dans les relations avec les Etats-Unis sont « démodées ».

Le Post a rapporté ceci comme si un échec de Poutine mettait en danger les relations russo-américaines. Le Post n’a pas fait remarquer que c’est Obama, et non Poutine, qui a des guerres d’agression contre trois pays indépendants – l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan, avec une quatrième guerre qui menace avec l’Iran. Nous savons pour sûr que ces guerres trouvent leurs origines dans les mensonges et les tromperies de l’administration Bush, mais Obama poursuit ces occupations et étend ces guerres, soutenant ainsi ces tromperies.

C’est la maison-close de Washington qui a abrogé unilatéralement le traité contre les missiles anti-balistiques avec la Russie et commencé à construire des sites de missiles anti-balistiques destinés à nier la dissuasion nucléaire de la Russie. Si les armes nucléaires de la Russie peuvent être rendues inutiles, la Russie peut être soumise pour accepter la volonté hégémonique de l’Amérique et l’hégémonie des Etats-Unis avancera d’un nouveau pas.

C’est Washington qui encercle la Russie avec ses bases militaires : une base anti-balistique en Pologne, un radar de défense anti-balistique dans la République Tchèque, des « révolutions de couleur » fabriquées en Amérique, qui ont mis au pouvoir des gouvernements fantoches à la solde des Américains, en Serbie, en Ukraine et en Géorgie, avec des échecs dans les anciennes parties intégrantes de l’Asie Centrale soviétique.

L’OTAN, autrefois une alliance euro-américaine contre l’invasion soviétique de l’Europe occidentale est à présent une force mercenaire américaine combattant pour l’Amérique en Afghanistan et tentant d’encercler la Russie, de la Baltique à l’Asie Centrale.

Obama sera bientôt en route pour la Russie pour discuter si oui ou non la Russie est d’accord pour céder aux exigences étasuniennes de se prosterner devant l’hégémonie étasunienne. Obama espère monter le Premier ministre Poutine contre le Président Medvedev, à l’instar des discordes que Washington a facilitées entre les ayatollahs ambitieux qui dirigent l’Iran. Si Obama peut dresser Poutine et Medvedev l’un contre l’autre, la Russie sera neutralisée.

Cela laisserait la Chine comme unique obstacle à l’hégémonie mondiale des Etats-Unis.

Les Etats-Unis n’ont plus de presse. Mais ils ont un ministère de la propagande. Les Américains ont été programmés par des jours de propagande que l’Iran islamique, un membre de « l’axe du mal » désigné par les Etats-Unis, a volé l’élection aux électeurs iraniens. Selon le ministre étasunien de la propagande, le peuple iranien est allié au gouvernement des Etats-Unis contre le gouvernement iranien.

Même les gens qui sont considérés comme des experts sur l’Iran ont dit, sans la moindre preuve, que les élections ont été volées. L’un de leurs arguments est que trois heures ne suffisaient pas à compter tous les suffrages et pourtant il avait été annoncé qu’Ahmadinejad avait gagné. L’ignorance des « experts » a fait du vol [de l’élection iranienne] une certitude pour les téléspectateurs de la TV américaine.

Ces « experts », qui ont lancé cette affirmation, ignorent visiblement les procédures électorales iraniennes. Pour ces « experts » ignorants et les Américains trompés par eux, voici comment cela fonctionne :

Il y a plus de 45.000 bureaux de vote, ce qui veut dire moins de 1.000 bulletins de vote par bureau, un chiffre facile à compter et à rapporter en trois heures. A chaque bureau de vote il y a une douzaine ou plus d’observateurs, dont les représentants de tous les candidats, des représentants du Conseil des Gardiens et la police locale. Les bulletins de vote sont comptés en présence de tous et tous signent les documents attestant le résultat dans le bureau de vote.

Les totaux sont transmis à un bureau central dans la région qui a des représentants des candidats et du Conseil des Gardiens, où ils sont vérifiés par une douzaine ou une douzaine et demie de témoins ; De là, le décompte des voix est transmis au ministère de l’intérieur qui annonce le résultat.

A moins que ces procédures n’aient pas été suivies – et il n’y a aucune preuve que ce fut le cas – il est impossible de voler une élection iranienne. Il est beaucoup plus facile de voler une élection en Amérique, ce qui se produit régulièrement.

Il y a des milliers, en fait des dizaines de milliers de témoins, peut-être des centaines de milliers, dans les scrutins iraniens. Pourtant, Moussavi et ses supporters corrompus qui font partie de la riche élite iranienne, laquelle lutte pour le pouvoir personnel en Iran, contestent le vote. Les gosses dans les rues étaient les dupes habituels. A ce stade dans l’histoire, comment peut-on croire qu’il y a un candidat pur qui veuille amener la liberté et la justice au peuple ? Partout. Dans quelque pays que ce soit, y compris aux Etats-Unis.

Les « experts » ignorants ont fait beaucoup de bruit sur le fait que 50 villes ont eu des votes supérieurs aux électeurs enregistrés. Une fois encore, voici la démonstration de la totale ignorance des « experts sur l’Iran ». En Iran, les électeurs peuvent voter là où ils se trouvent le jour de l’élection. Les gens en vacances, les hommes d’affaires en voyage, les journaliers ; et l’absence partielle de bureaux de vote distincts peut produire un compte des suffrages excédant la population locale enregistrée.

Le Conseil des Gardiens a examiné ces différences, les ont additionnées et remarqué qui si le vote additionnel était frauduleux, le nombre était insuffisant pour affecter le résultat.

Le Conseil des Gardiens a accepté d’afficher tous les décomptes.

Avez-vous appris ces faits de Fox News, de CNN, du New York Times, de la CIA ou des bloggers du Mossad ? Bien sûr que non ! A chaque fois que « votre » média ouvre la bouche, sortent des mensonges qui servent la propagande hégémonique du gouvernement des Etats-Unis.

Le salut de l’Amérique repose sur Charles Pelton [le directeur général du Washington Post] et les managers en marge des affaires du Washington Post. Une fois les médias américains devenus, de toute évidence, des maisons-closes, ce qui est le cas, les Américains pourraient sortir de leur stupeur et apprendre à reconnaître les faits et à penser par eux-mêmes.

Mais ne rêvez pas ! De ce que j’ai vu, à quelques exceptions près, il n’y a pas plus idiots et insouciants que les Américains. Et ils pensent qu’ils sont le sel de la terre !

The Big Whorehouse on the Potomac

Paul Craig Roberts, July 2, 2009

As Americans celebrate July 4, they can contemplate that the union of “free and independent states,” like the former British colonial power, has evolved into its final manifestation--a complete whore house. While Members of Parliament in London charge their expense accounts with every personal expenditure, including the rental of adult xxx-rated films, an American newspaper put the reporting of public policy out to bids until politico.com blew the whistle.

In Washington, everything is for sale, including journalistic integrity. The Washington Post, which abandoned investigative reporting eons ago, decided to boost its sagging revenues by spreading her legs. The Post’s business division put out a flier offering lobbyists access at the Post’s CEO’s gracious home to “those powerful few” in the Obama administration, Congress, and among the Post’s editors and reporters who decide the nation’s policies, such as health care.

The Washington Post’s flyer offered a Wal-Mart low cost of a mere $25,000 for one “salon” to interact with decision makers and $250,000 for eleven interactions.

Alas, people with an old fashioned sense of integrity impugned the Washington Post’s new business model, and the Post’s boss, Katharine Weymouth, had to rescind the offer that would have rescued the newspaper by turning it into a “facilitator for private lobbyist-official encounters.”

I say damn the old fashioned moralists. America would be much better served if the Washington Post was selling access to lobbyists instead of selling the US government’s PSYOPS operations in Iran, Afghanistan, Iraq, Georgia, Ukraine, Serbia, Venezeula, Honduras, and everywhere else, for which the paper receives a pittance: the reporter can tell his editor that he has a deep source within the government, hardly an adequate recompense for wars that cost American taxpayers hundreds of billions of dollars at a time when Americans cannot pay the mortgages on their homes.

America would be better off if the Washington Post whored for lobbyists than for the US Imperial State, which has failed to adjust its imperial ambitions to its bankruptcy. As an example of its whoring for US Imperialism, on July 2, the Washington Post reported President Obama’s claim that Russian Prime Minister Putin is a person who lives partly in the past, with “one foot in the old ways of doing business and one foot in the new.”

If Putin has “one foot in the new,” he is ahead of Obama who has both feet in the past.

Obama said that Putin needs to learn that “the old Cold War approaches” to relations with the US are “outdated.”

The Post reported this as if a failure of Putin’s is endangering US/Russian relations. The Post did not point out that it is Obama, not Putin, who has wars of aggression against three independent countries--Iraq, Afghanistan, and Pakistan, with a fourth war threatened with Iran. We know for a fact these wars originated in the Bush administration’s lies and deceptions, but Obama continues the occupations and expands the wars, thus endorsing the deceptions.

It is the Washington whorehouse that unilaterally abrogated the anti-ballistic missile treaty with Russia and begin constructing anti-ballistic missile sites designed to negate Russia’s nuclear deterrent. If Russia’s nuclear weapons can be made useless, Russia can be knuckled under to accept America’s hegemonic will, and US hegemony takes another step forward.

It is Washington that is surrounding Russia with military bases: an anti-ballistic missile base in Poland, an anti-ballistic missile radar site in the Czech Republic, American-made “color revolutions,” which have installed US puppet governments in Serbia, Ukraine, and Georgia, with failures in former constituent parts of Soviet central Asia.

NATO, once a European/American alliance against Soviet invasion of Western Europe is now a mercenary US force fighting for America in Afghanistan and attempting to encircle Russia from the Baltics to Central Asia.

Obama will soon be on his way to Russia to discuss whether or not Russia is willing to give in to US demands to prostrate itself before US hegemony. Obama hopes to drive a wedge between Prime Minister Putin and President Medvedev, like the wedges Washington has facilitated between the ambitious ruling ayatollahs in Iran. If Obama can get Putin and Medvedev at odds, Russia will be neutralized.

That would leave China alone as an obstacle to US world hegemony.

The US has no media. But it does have a Ministry of Propaganda. Americans were programmed with days of propaganda that Islamic Iran, a member of the US-designated “axis of evil,” stole the election from the Iranian people. According to the US Ministry of Propaganda, the Iranian people are allied with the US government against the Iranian government.

Even people who are regarded as Iran experts said, without any evidence, that the elections were stolen. One of their arguments is that three hours were not enough time to count all the votes, yet it was announced that Ahmajdinejad won. The ignorance of “experts” made theft a certainty for American TV audiences.

The “experts” who make this assertion are obviously ignorant of Iran’s electoral procedures. For the ignorant “experts” and the Americans deluded by them, here is the way it works:

There are more than 45,000 voting places, which means less than 1,000 votes per voting place, an easy number to count and report in three hours. At each voting place there are a dozen or more observers, including every candidates’ representatives, representatives of the Guardian Council, and the local police. The votes are counted in the presence of all, and all sign documents attesting to the count.

The vote totals are forwarded to a central office in the region that has representatives of the candidates and the Guardian Council, where they are verified by a dozen or a dozen and a half of witnesses. From here the vote count goes to the Minister of the Interior, where the vote is announced.

Unless these procedures were not followed, and no evidence has been provided that the procedures were not followed, it is impossible to steal an Iranian election. It is much easier to steal an American one, which happens routinely.

There are thousands, indeed tens of thousands of witnesses, perhaps hundreds of thousands of witnesses, to the Iranian vote. Yet, only Mousavi and his corrupt supporters among the high living Iranian elite, who are fighting for personal power in Iran, contest the vote. The kids in the street were the usual dupes. At this stage in history, how can anyone believe that there is a pure candidate that wants to bring freedom and justice to the people? Anywhere. In any country, the US included.
 
Ignorant “experts” made a great noise about the fact that 50 cities or towns had votes in excess of registered voters. Again, this is a demonstration of the total ignorance of “Iranian experts” . In Iran, voters can vote wherever they happen to be at the day of election. Vacationers, business people on travel, commuters, and the partial absence of distinct voting districts, can produce a vote count in excess of the local registered population.

The Guardian Council examined these differences, added them up, and noted that if every additional vote was fraudulent, the number was insufficient to affect the outcome.

The Guardian Council has agreed to post every vote count.

Did you learn of these facts from Fox News, CNN, the New York Times, or from the CIA and Mossad bloggers? Of course not. Every time “your” media opens its mouth lies jump out that serve the US government’s hegemonic propaganda.

America’s salvation lies with Charles Pelton and the Washington Post’s business side managers. Once the American media is obviously a whorehouse, which it is, Americans might pull themselves out of their stupor and learn to recognize facts and to think for themselves.

But don’t hold your breath. From what I have seen, with few exceptions, Americans are as dumb and insouciant as they come. And they think they are the salt of the earth.