Les riches ont volé l'économie

Paul Craig Roberts, 2009/10/15

 

Bloomberg rapporte que les proches collaborateurs du ministre des Finances, Timothy Geithner, ont gagné des millions de dollars par an en travaillant pour Goldman Sachs, Citigroup et d'autres sociétés de Wall Street. Bloomberg signale que pas un seul de ses assistants n’a affronté l’approbation du Sénat. Pourtant, ils sont chargés de contrôler le dossier des centaines de milliards de dollars de fonds publics de leurs anciens employeurs.

Les milliards de dollars de dons de l'argent du contribuable ont procuré aux banques un déluge de capitaux à faible coût qui ont regonflé leurs bénéfices, tandis que les contribuables qui ont fourni les capitaux sont de plus en plus sans emploi et sans abri.

JPMorgan Chase a annoncé avoir gagné 3,6 milliards de dollars au troisième trimestre de cette année.

Goldman Sachs a fait tant d'argent en cette année de crise économique, que d’énormes primes sont prévues. Le London Evening Standard rapporte que « chacun des 5500 employés londoniens de Goldman Sachs peut s'attendre à déclarer une prime moyenne d'environ 500.000 livres (800.000 dollars). Chaque cadre supérieur obtiendra un bonus de plusieurs millions de livres, avec pas moins de 10 millions de livres (16 millions de dollars) pour le mieux payé. »

Au cas où les bangsters ne parviendraient pas à décider comment profiter de leur richesse, le Financial Times propose un nouveau magazine, « Comment la dépenser. » Les détaillants de New York prient pour certains d'entre eux qui souffrent d'un taux de disponibilité de 15,3 pour cent sur la Cinquième Avenue. Le statisticien John Williams (shadowstats.com) rapporte que la vente au détail ajustée à l'inflation est retombée au niveau d'il y a 10 ans : « Dans la vente au détail, la richesse de presque 10 ans de croissance réelle a été détruite dans la dépression toujours en évolution. »

Pendant ce temps, à New York, les refuges pour sans-abri ont atteint le nombre inouï de 39.000, 16.000 d'entre eux étant des enfants.

L’administration de New York City est si débordée qu’elle loue 90 dollars la nuit les appartements à louer inoccupés pour les sans-abri. Désespérée, l’administration de la ville offre gratuitement un billet d'avion en aller simple aux sans-abri pour qu’ils quittent la ville, et font payer un loyer aux sans-abri des refuges qui ont un emploi. Une mère célibataire gagnant 800 dollars par mois paye 336 dollars de loyer pour sa place dans l’abri.

Le chômage de longue durée est devenu un problème grave dans tout le pays, son taux soi-disant de 10 pour cent étant multiplié par deux à 20 pour cent. Désormais, les allocations chômage prolongées de centaines de milliers d’autres d’Étasuniens commencent à expirer. Le fort chômage a fait de 2009 une année record pour le recrutement militaire.

Un nombre record d'Étasuniens, plus d'un sur neuf, vit avec des tickets alimentaires. Le défaut de remboursement d’hypothèque est en hausse, tandis que le prix de l'immobilier chute. Selon Jay Brinkmann de Mortgage Bankers Association, partout, du prêt subprime au prêt à taux fixe préférentiel, ce problème a été multiplié par les pertes d'emplois. Sur le parc des expositions Wise en Virginie, 2000 personnes ont fait la queue pour des soins dentaires et de santé gratuits.

Tandis que les Etats-Unis accélèrent le planning de la dernière bombe brise bunker et que le président Obama s’apprête à envoyer encore 45.000 troupiers en Afghanistan, 44.789 Étasuniens meurent chaque année de manque de traitement médical. Les gardes nationaux disent qu'ils préféreraient affronter les Taliban plutôt que l'économie étasunienne.

Ce n'est guère étonnant. Au milieu du chômage le plus grave depuis la Grande Dépression, les sociétés continuent de déplacer les emplois à l’étranger et de remplacer leurs employés restants aux États-Unis par des étrangers moins bien payés dotés de visas de travail.

La délocalisation de l’emploi, le renflouement des bangsters riches et les déficits de guerre détruisent la valeur du dollar. Le dollar perd rapidement de la valeur depuis le printemps dernier. La devise de la superpuissance hégémonique a perdu 14 pour cent contre le pula du Botswana, 22 pour cent contre le real brésilien et 11 pour cent par rapport au rouble russe. Dès que le dollar aura perdu son statut de monnaie de réserve, les États-Unis seront incapables de payer leurs importations et de financer les déficits budgétaires de leur gouvernement.

La délocalisation a rendu l’Étasunien fortement dépendant des importations, et la perte de pouvoir d'achat du dollar érodera encore davantage son revenu. Comme la Réserve fédérale est obligée de monétiser les émissions d'obligations du Trésor, l'inflation intérieure éclatera. À part les bangsters et les PDG des sociétés délocalisées, il n'existe aucune source de demande de consommation pour animer l'économie.

Le système politique est indifférent au peuple étasunien. Il est monopolisé par quelques lobbys puissants qui contrôlent les contributions des campagnes [électorales]. Les lobbys usent de leur pouvoir pour monopoliser l'économie en leur faveur, le peuple étasunien n’est rien du tout.

The Rich Have Stolen the Economy

Paul Craig Roberts, October 15, 2009

 

Bloomberg reports that Treasury Secretary Timothy Geithner's closest aides earned millions of dollars a year working for Goldman Sachs, Citigroup and other Wall Street firms. Bloomberg reports that none of these aides faced Senate confirmation. Yet, they are overseeing the handout of hundreds of billions of dollars of taxpayer funds to their former employers.

The gifts of billions of dollars of taxpayers' money provided the banks with an abundance of low-cost capital that has boosted the banks' profits, while the taxpayers who provided the capital are increasingly unemployed and homeless.

JPMorgan Chase announced that it has earned $3.6 billion in the third quarter of this year.

Goldman Sachs has made so much money during this year of economic crisis that enormous bonuses are in the works. The London Evening Standard reports that Goldman Sachs' "5,500 London staff can look forward to record average payouts of around 500,000 pounds ($800,000) each. Senior executives will get bonuses of several million pounds each, with the highest paid as much as 10 million pounds ($16 million)."

In the event the banksters can't figure out how to enjoy the riches, the Financial Times is offering a new magazine -- "How To Spend It." New York City's retailers are praying for some of it, suffering a 15.3 percent vacancy rate on Fifth Avenue. Statistician John Williams (shadowstats.com) reports that retail sales adjusted for inflation have declined to the level of 10 years ago: "Virtually 10 years worth of real retail sales growth has been destroyed in the still unfolding depression."

Meanwhile, New York City's homeless shelters have reached the all-time high of 39,000, 16,000 of whom are children.

New York City government is so overwhelmed that it is paying $90 per night per apartment to rent unsold new apartments for the homeless. Desperate, the city government is offering one-way free airline tickets to the homeless if they will leave the city and charging rent to shelter residents who have jobs. A single mother earning $800 per month is paying $336 in shelter rent.

Long-term unemployment has become a serious problem across the country, doubling the unemployment rate from the reported 10 percent to 20 percent. Now hundreds of thousands more Americans are beginning to run out of extended unemployment benefits. High unemployment has made 2009 a banner year for military recruitment.

A record number of Americans, more than one in nine, are on food stamps. Mortgage delinquencies are rising as home prices fall. According to Jay Brinkmann of the Mortgage Bankers Association, job losses have spread the problem from subprime loans to prime fixed-rate loans. On a Wise, Va., fairgrounds, 2,000 people waited in lines for free dental and health care.

While the U.S. speeds plans for the ultimate bunker-buster bomb and President Obama prepares to send another 45,000 troops into Afghanistan, 44,789 Americans die every year from lack of medical treatment. National Guardsmen say they would rather face the Taliban than the U.S. economy.

Little wonder. In the midst of the worst unemployment since the Great Depression, US corporations continue to offshore jobs and to replace their remaining US employees with lower paid foreigners on work visas.

The offshoring of jobs, the bailout of rich banksters and war deficits are destroying the value of the U.S. dollar. Since last spring, the U.S. dollar has been rapidly losing value. The currency of the hegemonic superpower has declined 14 percent against the Botswana pula, 22 percent against Brazil's real and 11 percent against the Russian ruble. Once the dollar loses its reserve currency status, the U.S. will be unable to pay for its imports or finance its government budget deficits.

Offshoring has made Americans heavily dependent on imports, and the dollar's loss of purchasing power will further erode American incomes. As the Federal Reserve is forced to monetize Treasury debt issues, domestic inflation will break out. Except for the banksters and the offshoring CEOs, there is no source of consumer demand to drive the U.S. economy.

The political system is unresponsive to the American people. It is monopolized by a few powerful interest groups that control campaign contributions. Interest groups have exercised their power to monopolize the economy for the benefit of themselves, the American people be damned.